Les Origines du Lab
L’histoire du Lab « Femmes de cinéma » est liée à celle des Arcs Film Festival. C’est le fruit d’un partenariat qui s’est développé et amplifié pendant cinq ans entre le Festival et Sisley puis de l’association Le Deuxième Regard, sur le thème de la place des femmes, et en particulier des réalisatrices, dans l’univers du cinéma. La création du Lab, en 2017, est l’aboutissement d’un cheminement initié au Festival des Arcs et qui a débuté en 2013, avec la création du Prix « Les Arcs – Sisley Femmes de cinéma ».
Le Prix Les Arcs – Sisley « Femmes de cinéma »
Depuis 2013, le prix Les Arcs – Sisley « Femmes de cinéma » est remis aux Arcs.
Il y a sept ans, alors que le sujet était encore peu traité, le festival des Arcs a décidé, à travers la création de ce prix, de mettre à l’honneur chaque année une réalisatrice particulièrement emblématique du cinéma indépendant européen.
Ce prix avait alors pour but de sensibiliser les médias, les professionnels et le grand public aux discriminations dont les femmes pouvaient encore faire l’objet dans l’univers du cinéma. C’était aussi une manière simple de faire connaître un travail de réalisatrice et d’encourager la diffusion de ses films.
Les 7 premières lauréates ont été :
Jasmila Zbanic, réalisatrice bosniaque pour « Les Femmes de Visegrad » (2013) ; Lucie Borleteau, réalisatrice française pour « Fidélio, l’Odyssée d’Alice » (2014) ; Malgorzata Szumowska, réalisatrice polonaise pour « Body » (2015) ; Iram Haq, réalisatrice norvégienne pour « La Mauvaise Réputation » (2017) ; Claire Burger, réalisatrice et scénariste française, pour « C’est ça l’amour » (2018) ; Sarah Gavron, réalisatrice britannique pour « Rocks » (2019) et enfin Agnieszka Holland, réalisatrice polonaise pour « Le Procès de l’herboriste » (2020).
Agnieszka Holland, Femmes de Cinéma 2020
Née en 1948, Agnieszka Holland est une réalisatrice polonaise. Depuis son premier long-métrage « Screen Tests » en 1977, elle réalise 19 autre longs, dont « Le Procès de l’herboriste », qui reçoit en 2020 le prix Femmes de Cinéma.
« Les femmes dans le cinéma, je pense qu’il faut se battre, les chiffres sont évidents. Les chiffres sont 19%, 20%, ce n’est pas 50%. »
Sarah Gavron, Femmes de CInéma 2019
Née en 1970, Sarah Gavron a réalisé quatre court-métrages et trois long-métrages. Son film Les Suffragettes, retrace l’histoire du mouvement féministe à Londres en 1912 et met en scène Carey Mulligan, Meryl Streep et Helena Bonham Carter. Son dernier film Rocks retraçe l’histoire d’une bande de filles à Londres, aujourd’hui. En 2019 le prix Femmes de Cinéma lui ai déçerné.
« Nous avons besoin de parler plus de représentation et surtout de celle des femmes devant et derrière la caméra et du facteur de diversité. »
Claire Burger, Femmes de Cinéma 2018
Née en 1978, Claire Burger est une scénariste et réalisatrice française. Elle se forme à la Fémis en montage, avant de réaliser son premier court-métrage Forbach. Elle obtient la Caméra d’Or au Festival de Cannes en 2014 pour (co-réalisé) Party Girl. En 2010 elle gagne le César du meilleur court-métrage avec C’est gratuit pour les filles, co-réalisé avec Marie amachoukeli. En 2018 elle reçoit le prix Femmes de Cinéma, la même année que sort son premier long-métrage C’est ça l’amour.
Iram Haq, Femmes de Cinéma 2017
La réalisatrice norvégienne, d’origine pakistanaise reçoit le prix Femmes de Cinéma alors que sort son second long-métrage La mauvaise réputation.
Małgorzata Szumowska, Femmes de cinéla 2015
Née en 1973 à Cracovie, Małgorzata Szumowska est une réalisatrice, scénariste et productrice polonaise. En 2015 elle reçoit le prix Femmes de Cinéma en même temps que sort son long-métrage Cialo, le film reçoit l’Ours d’argent de meilleure réalisation au 65e Festival internation du film de Berlin.
Lucie Borleteau, Femmes de Cinéma 2014
Réalisatrice, scénariste et actrice, Lucie Borleteau est une réalisatrice française née en 1980. Elle étudie à la Ciné-Sup et réalise trois moyens-métrages. En 2014, Fidelio, l’odyssée d’Alice est son premier long-métrage, la même année elle reçoit le prix Femmes de Cinéma. En 2019 elle sort le drame Chanson Douce, adapté du roman de Leïla Slimani.
Jasmila Žbanic, Femmes de Cinéma 2013
Jasmila Zbanic est une réalisatrice bosnienne, née à Sarajevo en 1974. En 2013 elle sort Les Femmes de Visegrad et reçoit le prix Femmes de Cinéma.
Le sujet prenant de l’ampleur, l’équipe des Arcs a eu envie d’aller plus loin en 2016, en remplaçant son traditionnel « focus pays » par un « focus sur les Nouvelles Femmes de cinéma ».
En 2016, les « nouvelles femmes de cinéma » sont mises à l’honneur aux Arcs
Ce programme s’est articulé autour de 4 axes :
10 réalisatrices européennes émergentes et talentueuses sont venues présenter un de leur film et en parler.
Une étude, sur la place de la nouvelle génération de réalisatrices dans la création cinématographique européenne a par ailleurs été initiée par l’équipe des Arcs, en partenariat avec la Fondation Sisley d’Ornano, France Télévisions, le CNC et l’association Le Deuxième Regard, et dont il est ressorti qu’une nouvelle dynamique semblait lancée.
Etude Nouvelles Femmes de cinéma
Deux tables rondes ont été organisées pendant le Festival avec des personnalités de très haut niveau :
- Une table ronde dans le cadre de nos événements professionnels, modérée par Geoffroy Grison, de l’association Le Deuxième Regard. Des personnalités de l’industrie ont débattu du rôle actuel des instances publiques européennes dans le soutien aux réalisatrices. Participaient à cette table ronde : Jessica Hausner, réalisatrice et productrice autrichienne (« Lourdes », « Hôtel »…), Anna Serner, directrice du Swedish Film Institute, et Diana Elbaum, productrice belge (Entre Chien et Loup), qui présentait également « Boost Camp », programme de formation dont elle est à l’initiative, réservé exclusivement aux femmes réalisatrices.
- Une table ronde grand public intitulée : « Etre réalisatrice de cinéma ou escalader l’Everest ? », modérée par Véronique Auger, rédactrice en chef sur France 3, en présence des réalisatrices Danièle Thompson, Catherine Corsini, Houda Benyamina, Alanté Kavaïté, la rédactrice en chef cinéma du magazine ELLE Florence Ben Sadoun, et du Président de Sisley Philippe D’Ornano.
Et enfin des « think tanks cafés » organisés tous les matins du Festival, en partenariat à nouveau avec Le Deuxième Regard, en mode « coaching – boîte à idées » ont réuni près de 50 femmes et hommes de l’ensemble de la chaîne du cinéma sur ce thème de la place des femmes.
…Et quelque chose s’est passé pendant ces « think tanks cafés ». Chaque matin, pendant près de deux heures, une dizaine de personnes s’est réunie dans un petit café des Arcs. Chaque matin, il y avait des hommes et des femmes, venant de tous les pays d’Europe, et représentant l’ensemble de la chaîne du cinéma, de l’acteur/actrice au réalisateur/réalisatrice en passant par des producteurs/productrices, distributeurs/distributrices, métiers techniques, journalistes spécialisés, etc. Chaque matin, le rituel était le même, le processus posé : ne pas faire comme si on participait à une énième table ronde sur le sujet, mais s’écouter les uns les autres et chercher ensemble des idées d’action pour faire bouger les choses. Avec deux temps distincts, un temps pour le partage d’expérience, puis un temps pour agiter la boîte à idées.
Est-ce du fait de la diversité des profils participant, par leur nationalité, leur genre, leur métier, leur expérience que les échanges ont été si riches ? Est-ce grâce à cette qualité d’écoute si rare que la parole s’est libérée ? En tous cas, le plaisir des participants était si manifeste et les idées qui sont sorties de ces ateliers si riches, que l’équipe des l’équipe des Arcs, toujours en partenariat avec Sisley et avec le Deuxième Regard, en sont venus à l’évidence qu’on ne pouvait en rester là. C’est comme ça qu’est née l’idée de créer le Lab « Femmes de cinéma ».
En 2017, le Lab « Femmes de cinéma » est créé
Si l’origine du Lab est liée au Festival des Arcs, en 2017 année de sa création officielle, le Lab prend son indépendance vis à vis du festival des Arcs. Il lui reste intrinsèquement lié par son histoire et ses équipes, le plus souvent communes, mais son financement, sa gouvernance et son fonctionnement sont désormais indépendants.