Rencontre entre des étudiants de l’INA et des professionnels du cinéma

Participant·e·s :

Cinéma

Zoé WITTOCK, Réalisatrice

Julie GAYET, Productrice, Réalisatrice

Maimouna DOUCOURE, Réalisatrice

Keren BEN RAFAEL, Réalisatrice

Cathy VERNEY, Réalisatrice

 

Étudiants

Mélanie AMPHONESINH

Félix CHARDINNE

Enzo FERREIRA BORGES

Ambre DORMOI

Jules DUBERNARD

Hugo GIVORT

Lila GLEIZES

Thibaut KOLSKI

Noëlle LEVENEZ

Etienne MOREAU

Tcheng-Mei OUN

Guil SELA

Marcellin TEZIER

Animatrice

Fabienne SILVESTRE-BERTONCINI, Coach et Coordinatrice générale du Lab

Observateur·rice·s

Ghislaine CHOUPAS-LOOBUYCK, Responsable Master Production Inasup

Guillaume CALOP, Co-fondateur du Lab et DG des Arcs Film Festival

Lune BOURGOGNE, Assistante Lab – Femmes de cinéma

Emma PAGES, Assistante Lab – Femmes de cinéma

Quels enjeux pour une meilleure représentation de la diversité au cinéma ?

  • Le réalisateur est un dieu sur un tournage en France, si c’est un homme…
  • Mettre davantage en valeur le travail des femmes — le rendre accessible et visible. Notamment les figures de femmes oubliées de l’histoire du cinéma (cf Alice Guy).
  • Etudier la typologie des personnages de femmes — travailler la représentation de la femme, souvent trop sexualisée. Et ne pas les réduire à leur sexe ou seulement sexy. Lorsque les femmes sont des premiers rôles, elles souffrent et sont souvent des martyrs.
  • Inclure les hommes dans le féminisme, par l’appellation — pas contre les hommes mais avec eux. Tout le monde a à gagner avec la diversité. Avoir une démarche plus inclusive et donc moins polarisante — trouver un autre mot.
  • Intégrer ces questions dans les cours de scénario — la base de la représentation dans les films c’est l’écriture du scénario. Soit la femme est idéalisée, soit la femme est hystérique. Traiter les femmes pas seulement pour leur sexe, mais pour leur ambition et leur métier.
  • Importance de l’école et de l’éducation pour diffuser ces idées et ne pas réfléchir en cercle fermé — on étudie pas assez les films et les images à l’école. Donner des cours de cinéma dès le plus jeune âge est essentiel pour développer le regard critique sur les images, en montrant des films sur la différence.
  • L’école c’est différent du marché du travail — aujourd’hui dans les écoles de cinéma il existe une vraie parité et une égalité entre les étudiants, mais le marché du travail reste encore stigmatisé. Beaucoup de professionnelles du cinéma, lorsqu’elles arrivent sur le marché du travail peuvent être réduites à leur sexe.
  • Ce qui se passe dans le cinéma, est une déclinaison de ce qui se passe dans la société.
  • Une hypocrisie d’opportunisme — les affaires médiatiques sont importantes, elles permettent une prise de conscience mais il ne faut pas que ces prises de consciences passent pour un effet de mode. C’est un vrai sujet. Certains professionnels s’emparent de sujets engagés tout en continuant à avoir un comportement sexiste et raciste parfois.
  • L’éducation par l’image dès le lycée — on étudie pas assez les films et les images. Et quand on les étudies, on privilégie un certain type de scénario.
  • Donner la parole à la nouvelle génération et les sensibiliser à cette question.
  • S’obliger à penser à des femmes dans tous les métiers — préparer la parité en amont, dès la prépa d’un tournage — pour tous les techniciens.
  • Une charte sur le harcèlement — le principal sujet c’est le respect du prochain et déconstruire les codes sociaux, avoir une bonne conduite pour tout le monde.
  • Retirer les descriptions dans la fiche casting.

Citations pépites

« La manière dont on fait des films, n’est pas adaptable à la vie de parents. »

« Moi ça m’a donné envie de mettre des talons encore plus hauts, des robes encore plus courtes, mettre encore plus de maquillage et de prendre ma caméra pour aller raconter mes histoires. »

« C’est pas que des gestes sexistes, c’est beaucoup la confiance qu’on accorde. »

« Pour moi le féminisme c’est dire qu’une femme peut faire ce qu’elle veut comme un homme, elle est libre de ces choix. »

« Une femme n’est pas un homme. Ça pousse trop loin la neutralité. Non ce n’est pas pareil. »

« Ce qui nous définit c’est notre métier, notre ambition. »

« Une femme au même niveau, qui a de la poigne, on dit que c’est une hystérique. »

« Ce dont j’ai le plus souffert sur mon tournage c’est une véritable solitude. Il y à énormément de choses qui rentre en compte pour arriver à une certaine crédibilité. »

« Parce que j’étais exigeante, on me traitait de connasse. »

« En vrai je sais pas ce que ça veut dire être un homme qui n’est pas sexiste. »

« Ce n’est pas juste un problème de femmes, parce que les hommes aussi ont quelque chose à gagner. »

« Le but c’est de convaincre, pas de parler avec des convaincus. »

« Est-ce qu’on se concentre plus sur les points communs ou sur nos différences ? »

« Le réalisateur est un dieu sur un tournage, un peu moins si c’est une femme. »

« Je suis française et noire, et j’ai eu l’impression pendant longtemps de me regarder dans le miroir, sans me voir. »

« Ouvrir l’imaginaire c’est possible. »

« Y a deux manière pour arriver à l’égalité des genres : soit on s’y attaque directement, soit on s’attaque un peu plus largement sur la question de la normalité. »

*Pour mémoire : règles de confidentialité et de publication du Lab :

Nous utilisons la règle dite de Chatham House, du nom d’un célèbre think tank britannique.

Cette règle est utilisée pour réglementer la confidentialité des informations échangées lors d’une réunion : quand une réunion se déroule sous cette règle, les participants sont libres d’utiliser les informations collectées à cette occasion, mais ils ne doivent révéler ni l’identité, ni l’affiliation des personnes à l’origine de ces informations. Cela permet une plus grande liberté de parole et des prises de positions plus fortes.

La liste des participants aux ateliers est en revanche publique, dans le but d’indiquer la diversité et la qualité des personnes présentes et donner de la valeur aux idées émises.