Tania est auteure de romans et d’essais dont Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin (Editions Grasset) prix Simone Veil 2015 et finaliste du Grand prix des lectrices de ELLE 2016. Depuis janvier 2019, Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin a été adaptée pour le théâtre dans une mise en scène de Stéphane Foenkinos, créée au théâtre du Rond-Point à Paris et en tournée dans toute la France.
Son dernier livre, L’Assignation, les Noirs n’existent pas (Editions Grasset) a reçu le Prix de la laïcité 2018.
Elle tient une chronique mensuelle dans le journal Libération en alternance avec trois autres écrivains.
1 – Cite un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui t’ont marqué·e et que tu as envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots
– Solveig Anspach « L’effet aquatique »
C’est le dernier film de Solveig Anspach, elle est morte pendant le tournage et ne l’aura pas vu fini. Ce que j’ai trouvé merveilleux en le voyant c’est que cette femme qui se savait sur le départ ait pu livrer une vision aussi radieuse, drôle, facétieuse de l’existence. Je trouve que c’est d’une générosité folle de nous laisser cette vision-là des gens et des choses avant de partir, ça oblige à être à la hauteur de cet héritage.
– Jane Campion « Top of the lake »
Je triche un peu en mettant une série, mais c’est histoire de rallonger le plaisir d’être dans l’univers de Jane Campion. Il y a toujours chez cette réalisatrice un regard porté sur les êtres (en général) et les femmes (en particulier) qui visent à les embrasser dans leur complexité et quand elle s’attaque à une série ça démultiplie les possibilités de personnages. Dans « Top of the lake » les femmes sont au centre, toutes les femmes, de tous les âges, de l’enfance à l’âge mur, des femmes sages, des femmes qui doutent, des femmes qui se perdent, d’autres qui cherchent. En utilisant une trame simple, une enquête, elle essaie de dresser une cartographie du féminin. C’est beau, touchant, ironique. Et comme toujours chez Jane Campion, l’autre personnage central c’est la nature, ici la Nouvelle Zélande.
– Fejria Deliba « D’une pierre deux coups »
Un film sur la famille émouvant et drôle. Fejria Deliba raconte comment les parents sont toujours des inconnus pour leurs enfants. Une mère qui n’a jamais bougé plus loin que la cité où elle a toujours vécu, s’en va laissant ses enfants, tous adultes et tous occupés à vivre leur propre vie, face à un mystère. Ils vont se retrouver chez elle, cherchant à comprendre où elle a bien pu aller, elle, dont ils ont toujours pensé qu’elle n’avait qu’eux comme horizon.
2 – Un adjectif pour qualifier ton féminisme
Plus un mot qu’un adjectif: « égalité ». Pour moi, le sujet central du féminisme c’est la question de l’égalité, raison pour laquelle le féminisme englobe tous les autres sujets, le racisme, le handicap,… et concerne tout le monde quelque soit son genre, sa religion ou sa couleur.
Comme l’anti-racisme, le féminisme répond pour moi au constat qu’il y a une rupture d’égalité et cherche à permettre la personne lésée de pouvoir pleinement exercer ses droits comme n’importe quel être humain.
Crédit photo : Jean François Paga