Stéphanie a grandi à Rome, où elle a fréquenté le lycée français, avant de partir faire ses études littéraires à Paris. Elle travaille dans plusieurs sociétés de production, ainsi qu’aux acquisitions chez Studiocanal, avant de réaliser l’étude sur la place des réalisatrices européennes pour le Lab – femmes de cinéma. En parallèle, elle écrit et réalise des court-métrages. Le premier d’entre eux, Le marché de l’em(pl)oi, avec Joséphine de Meaux, a été acheté par OCS. Le prochain est en production. Elle travaille en développement chez Delante Productions, où elle accompagne des auteur.e.s de long-métrages.
Stéphanie a eu un rôle important dans l’histoire du Lab car c’est elle qui a développé la méthodologie et produit notre première étude sur la place des réalisatrices en Europe, en 2016. C’est une « jeune pousse » du Lab qu’on aime voir grandir et se développer – et qu’on aime tout court 🥰.

1 – Votre confinement : il a lieu où et vous l’envisagez/le vivez comment?

Chez moi, à Paris, en musique et cinéma !

2 – Comment vous avez connu le Lab et ce que vous y avez vécu, ce que vous en pensez

J’ai mis en place la première étude sur les femmes réalisatrices en Europe, j’ai été décontenancée de découvrir à quel point les chiffres étaient faibles, notamment dans mon pays d’origine, l’Italie. Mais c’était une étude aussi porteuse d’espoir, qui montrait que les nouvelles générations prenaient la relève.

3 – Citez un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui vous ont marqué·e et que vous avez envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots

Et maintenant on va où ? Nadine Labaki (Liban, 2011) : quand le comique devient le meilleur le moyen d’exprimer l’absurdité tragique ; quand les femmes utilisent leurs armes pour (ne pas) faire la guerre.

Corps et âme, Ildiko Enyedi (Hongrie, 2017) : une histoire d’amour onirique et merveilleuse, des êtres fouillés avec crudité et délicatesse

La saison des femmes, Leena Yadav (Inde, 2016) : quand les femmes n’ont que leur solidarité pour retrouver l’insouciance

La femme de mon frère, Monia Chokri (Canada, 2019) : une femme d’aujourd’hui, une inventivité foisonnante, des dialogues à mourir de rire

Nights and weekends, Greta Gerwig & Joe Swanberg (USA, 2009) : le couple décortiqué sous son jour le plus naturel et le plus névrosé

Amour fou, Jessica Hausner (Autriche, 2015) : un magnifique tableau d’humour caustique et de tragédie froide

Mustang, Deniz Gamze Ergüven (Turquie/France, 2015) : une énergie pop et moderne pour parler d’un sujet de société difficile, des chevelures magnifiques qui embrasent l’écran en musique

Fish Tank, Andrea Arnold (UK, 2009) : au plus profond de l’âme d’une adolescente, la splendeur de son ambiguïté morale ; le chemin ardu des retrouvailles avec la sororité

Zero motivation, Talya Lavie (Israël, 2014) : le regard tragi-comico-fantastique de femmes sur l’armée israëlienne

La Crise, Coline Serreau (France, 1992) : comédie terrible sur l’individualisme, scènes de craquage absolument jouissives

Nahid, Ida Panahandeh (Iran, 2016) : film qui mélange habilement amour et politique pour évoquer la condition des femmes en Iran ; mise en scène très intelligente

Baden Baden, Rachel Lang (France, 2016) : douceur, tendresse, mélancolie, amour, chagrins mignons, moments de vie, couleurs pastel. Un parcours de jeune femme singulière.

Les vies privées de Pippa Lee, de Rebecca Miller (USA, 2009) : tout ce qui peut se cacher sous le visage verni d’une femme

Charlotte a 17 ans, Sophie Lorain (Canada, 2019) : du choix d’être une femme facile, en noir et blanc

Sir, de Rohena Gera (Inde, 2018) : les silences d’une histoire d’amour naissante, les palpitations du coeur aphone

Je danserai si je veux, de Maysaloun Hamoud (Israël, 2016) : le féminisme dans une société à la fois archaïque et extrêmement moderne ; la musique d’un combat qui pulse de plus en plus fort

Jeune femme, de Léonor Serraille (France, 2017) : névrosée, contradictoire, perdue, déterminée, amoureuse, méfiante… une jeune femme

4 – un adjectif pour qualifier votre féminisme

Universaliste