Notre invitée du jour est Sandrine Brauer 🔥

Productrice indépendante, Sandrine Brauer a créé sa structure, @En Compagnie des Lamas, après avoir produit en 2007 Chacun son cinéma, le film de Gilles Jacob pour célébrer le 60ème anniversaire du Festival de Cannes.

Elle produit Tous au Larzac réalisé par Christian Rouaud, sélection officielle du Festival de Cannes et César 2012 du meilleur documentaire. Le film retrace la lutte de dix ans, des paysans du Larzac contre une décision d’extension d’un camp militaire, et pour redonner son sens à l’agriculture.

Depuis, Sandrine a produit une dizaine de documentaires audiovisuels, pour France 2, France 3, Canal+ et ARTE .

Autres films engagés, elle produit plusieurs films israéliens et un film palestinien:

– Edut (Témoignage) long métrage où Shlomi Elkabetz met en scène de manière particulière les témoignages de citoyens palestiniens et de militaires israéliens et filme ainsi la banalité et l’inexorable engrenage de la violence (Venice DAYS 2011).

– In Between (aka je danserai si je veux / Bar bahar), le premier long métrage de Maysaloun Hamoud qui met en scène trois jeunes femmes palestiniennes colocataires à Tel Aviv, où elles sont prises en tenaille : leurs parents palestiniens leur reprochent leur éloignement à leur héritage culturel, et la ville qui ne dort jamais ne les assimile pas pour autant. Primé notamment à San Sebastien, le film a été distribué en avril 2017 en France par Paname distribution.

– GETT, le procès de Viviane Amsalem, coréalisé par Shlomi et Ronit Elkabetz, Quinzaine de réalisateurs 2015, le film a également représenté Israel aux Golden Globes et aux Oscar 2015. Troisième et dernier volet de la trilogie des Elkabetz, Vivianne supplie son mari de lui accorder le divorce, qui dans la loi israélienne, est régi par le droit religieux, et dépend du bon vouloir du mari.

Plus récemment, @en En Compagnie des Lamas a notamment produit pour Arte Jonas, premier film de Christophe Charrier. Auréolé des prix de la meilleure réalisation, de la meilleure fiction, et de la meilleure musique au Festival de la Rochelle 2018, le film a été diffusé sur ARTE et l’est actuellement sur Netflix.

Parallèlement, Sandrine Brauer a rejoint le Collectif 50/50 au moment de sa constitution au printemps 2018 dans l’après Weinstein. Membre du CA, elle contribue à la vie politique de l’association et à l’élaboration des mesures en faveur de la parité et de la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel.

Le Lab étant partenaire du Collectif 50/50 et Sandrine y étant un élément clé, c’est un plaisir particulier pour nous de publier aujourd’hui ses « prescriptions » de films ❤️

1- Votre confinement : il a lieu où et vous l’envisagez/le vivez comment?

Je vis ce confinement chez moi, à Paris. Si ce n’était pour tous ceux qui sont confrontés à la maladie en première ligne, je trouve que cette cette crise, parfaitement inconcevable deux mois avant de s’imposer, procure une opportunité inespérée pour repenser nos responsabilités individuelles et collectives.

2 – Comment vous avez connu le Lab et ce que vous y avez vécu, ce que vous en pensez

J’ai connu le Lab en travaillant avec le Collectif 50/50 en cherchant à collecter les données les plus pertinentes possibles pour penser notre secteur et élaborer nos propositions de mesures.

3 – Citez un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui vous ont marqué·e et que vous avez envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots

– « l’une chante, l’autre pas » d’Agnès Varda, parce que son propos n’a (malheureusement) pas pris une ride, et qu’Agnès Varda invite dans tous ses films à la liberté, la malice, et à la hauteur de vue.

– « lady Chatterlay » de Pascale Ferran qui a filmé le désir comme rarement je l’ai vu au cinéma

– « la leçon de piano » pour la même raison, et que Jane Campion demeure la seule femme Palmée d’Or à Cannes.

– « Histoire de la jeune fille en feu » de Céline Sciamma pour sa proposition cinématographique radicale, pour la clarté et l’audace de sa proposition artistique, et les conversations passionnelles qu’il a occasionnées.

4 – un adjectif pour qualifier votre féminisme

Concret et généreux