Lucie Borleteau est actrice, scénariste et réalisatrice. Après avoir travaillé notamment avec Claire Denis ou Arnaud Desplechin, elle réalise trois courts et moyens métrages.
En 2014, elle réalise son premier long-métrage, Fidelio, l’odyssée d’Alice, pour lequel elle obtient notamment le prix de la presse et le prix Sisley « Femme de Cinéma » aux Arcs Film Festival. Elle est également nommée dans la catégorie internationale du festival de Locarno 2014 ainsi que dans la catégorie meilleur premier film aux Césars 2015.
Elle a réalisé en 2016 les 6 épisodes de la série Cannabis, visible sur Arte.
En 2019, elle adapte au cinéma le roman de Leila Slimani, Chanson Douce, qui a obtenu le prix Goncourt en 2016.
1 – Ton confinement : il a lieu où et tu l’envisages/le vis comment?
Je suis à la maison avec ma famille, à Pantin. J’envisage ce confinement comme une période qui ressemble aux vacances de mon enfance quand on ne partait pas, à chercher des ressources pour ne pas s’ennuyer, ce qui fait qu’on ne s’ennuie pas beaucoup. Quand j’en ai marre je ferme les yeux et je regarde dans ma tête.
2 – Comment tu as connu le Lab et ce que tu y as vécu, ce que tu en penses
Je l’ai connu lors d’un événement qui nous semble appartenir à une autre époque, quintessence de l’interdit : un festival de cinéma, celui des Arcs.
3 – Cite un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui t’ont marqué·e et que tu as envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots
– White Material de Claire Denis – parce que c’est le premier film sur lequel j’ai travaillé, je le connais de l’intérieur et je l’aime beaucoup.
– Notre Dame de Valérie Donzelli – parce qu’il m’a fait rire au cinéma il y a quelques mois, et j’ai vu qu’il allait poursuivre son exploitation en VOD anticipée très prochainement
– L’une chante et l’autre pas de Agnès Varda parce qu’il donne envie de faire des films libres
– Démineurs de Kathryn Bigelow, un film contre la guerre qui secoue!
– Vers la tendresse d’Alice Diop et La vie de Mimi de Claire Simon, deux films documentaires qui parlent d’amour et de sexualité qui sont des sujets qui me passionnent.
J’aimerais citer des films plus anciens mais il y en a eu peu pendant de nombreuses années, on le sait! Si seulement je pouvais profiter de cette période suspendue pour découvrir les films d’Alice Guy, ou encore ceux de la réalisatrice soviétique Kira Mouratova dont j’ai raté la rétrospective l’an dernier…
4 – un adjectif pour qualifier ton féminisme
Tardif, persistant, chargé de fruits : il s’agit d’une bonne plante qu’il faut laisser pousser.
5 – C’est quoi cette photo ?
Un petit autoportrait photographique d’une journée ensoleillée mais confinée (depuis ma courette)