© Caroline LEQUEUX
La parité dans la distribution et l’exploitation : Pour des propositions concrètes auprès du Ministère de la Culture
Organisé dans le cadre du Sommet et en partenariat avec le SCARE et le collectif 505x2020, cet atelier a porté sur le thème de la place des femmes dans la distribution et l’exploitation. Environ 60 distributeur·rice·s et exploitant·e·s y ont participé.
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Cet atelier a été animé par :
Béatrice Boursier – déléguée Générale du SCARE, membre du collectif 5050x2020
Marion Tharaud – distributrice chez Haut et Court, membre du collectif 5050x2020
Fabienne Silvestre-Bertoncini – co-fondatrice et coordinatrice du Lab Femmes de Cinéma
En septembre 2018, les Assises de la parité et de la diversité ont donné lieu à l’annonce par le Ministère de la Culture, de mesures incitatives pour favoriser l’accès pour les femmes aux postes clés dans les productions de films. Des chantiers ont été ouverts pour poursuivre ce mouvement dans la diffusion : exploitation et distribution.
L’atelier du SCARE a réuni les professionnel·le·s en petits groupes sur trois grands sujets auxquels chacun a apporté ses réflexions. Des propositions concrètes à soumettre au Ministère ont ainsi émergé.
Comment favoriser la diffusion des films réalisés par des femmes ?
Cinq propositions ont été faites pour répondre à cette question.
1. Une bonification financière
Pour une programmation de films et/ou de séances supérieure à la moyenne de films/séances réalisés par des femmes (dans sa catégorie : films recommandés A&E et films non recommandés).
2. Conscientiser
Tenir une liste genrée de sa programmation pour faire un état des lieux régulier dans un but de conscientisation.
3. L’éducation à l’image
– Une attention particulière doit être portée dans la sélection des oeuvres dans les dispositifs scolaires, que ce soit au niveau national ou départemental, avec une mise en valeur des films réalisés par des femmes. Mais également sur la représentation des femmes dans les films choisis, que ce soit sur la diversité ou les stéréotypes de genre par exemple.
– Création d’un kit pédagogique à cet effet.
– Formation des enseignants et des animateur.rice.s jeune public à la question pour intégrer le sujet au débat dans chacune des interventions.
4. Création d’un label 50/50
Ce label pourrait être à destination des films mais également des salles qui exposent une certaine proportion de films réalisés par des femmes et/ou qui exposent les films ayant obtenu la bonification production.
5. La question de la critique
Il faut encourager et favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de critiques féminines.
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Favoriser la parité dans les entreprises de distribution et l’exploitation.
1 – Organiser des sessions de formations dans les entreprises et les réseaux de salles, afin de casser les stéréotypes sur les postes, conscientiser, favoriser les progressions de carrière pour les femmes et un recrutement d’égal à égal pour les mêmes postes.
2 – Création d’un prix (par exemple un label 50/50) afin d’encourager les entreprises à être paritaires, avec derrière des actions concrètes et des statistiques afin de favoriser la conscientisation.
3 – Rendre publiques des statistiques.
4 – Proposer des dispositifs d’aide à la création d’entreprises par des femmes.
5 – Rendre obligatoire le congé paternité.
6 – Dans la distribution : Rendre accessible l’aide au programme avant les deux ans d’existence de la société normalement nécessaires, à des sociétés de distribution dirigées par des femmes.
Comment favoriser la diversité dans la distribution et dans l’exploitation ?
1 – Diversifier les pistes de recrutement, notamment sur les parcours d’étude.
2 – Favoriser les stages pour les jeunes issus de la diversité.
3 – Renforcer la diversité et la parité dans les commissions ainsi que dans les jurys, notamment de jeunes, lors de festivals organisés par les salles.
4 – Renouveler des ateliers – tel que celui du Sommet des Arcs – pour continuer à échanger et sensibiliser les professionnel·le·s à ces questions.
5 – Proposer des formations en interne, dans les salles et pour les distributeur·rice·s, sur les questions de diversité.
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*Pour mémoire : règles de confidentialité et de publication du Lab :
Nous utilisons la règle dite de Chatham House, du nom d’un célèbre think tank britannique.
Cette règle est utilisée pour réglementer la confidentialité des informations échangées lors d’une réunion : quand une réunion se déroule sous cette règle, les participants sont libres d’utiliser les informations collectées à cette occasion, mais ils ne doivent révéler ni l’identité, ni l’affiliation des personnes à l’origine de ces informations. Cela permet une plus grande liberté de parole et des prises de positions plus fortes.
La liste des participants aux ateliers est en revanche publique, dans le but d’indiquer la diversité et la qualité des personnes présentes et donner de la valeur aux idées émises.