« La place des femmes dans les secteurs de la culture :
diagnostic et solutions »

Compte-rendu de l’atelier du 11/10/23, en partenariat avec le Ministère de la Culture

©Aurélie Lamachère

 

PARTICIPANTES

 

Antoine Yaëlle, Comédienne, metteuse en scène, directrice artistique de la Compagnie d’Elles,
Benyamin Clara, Avocate, fondatrice chez CBLF AVOCATS, 
Raphaele Bertho, Historienne de la photographie, co-présidente des Filles de la Photo,
Lénaïg Bredoux, Co Directrice éditoriale et responsable aux questions de genre chez MEDIAPART,
Aline César, Metteuse en scène, créatrice d’Astrea,
Clémentine Charlemaine, Co-présidente du Collectif 5050, Déléguée Générale de Cinéma Pour Tous, 
Delphine Ciampi Ellis, Compositrice, Présidente Commission égalité femmes-hommes de la Sacem, Co-présidente du collectif Troisième Autrice, Membre CA de l’UNAC, 
Tania Concko, Architecte Urbaniste Directrice TCAU (Tania Concko Architects Urbanists)
Cécile Debray, Présidente du Musée national Picasso Paris, 
Julie Deliquet, Metteuse en scène, directrice du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, 
Penda Diouf, Autrice de théâtre, d’opéra et comédienne, 
Marie Docher, Photographe et vidéaste, consultante diversité/genre
Laurence Faron, Créatrice de la maison d’édition Talents Hauts, 
Marie Franville, Spécialiste du Web 3.0,
Agnès Jaoui, Comédienne, actrice, réalisatrice, metteuse en scène,
Raïssa Kim, Directrice adjointe chez Centre chorégraphique national d’Orléans,
Corinne Kouper, Productrice et co-fondatrice de TeamTO, co-présidente de Les Femmes s’animent,
Natacha Krantz, Directrice de la communication d’Universal Music France chez Universal Music Group, 
Anne Labroille, Architecte urbaniste & maîtresse de conférences / Vice-présidente de l’ordre des architectes IDF
Véronique Le Bris, Journaliste, créatrice du prix Alice Guy
Marie-Françoise Limon-Bonnet, Directrice des fonds des archives nationales
Jennifer Lufau, Créatrice et présidente du collectif Afrogameuses
Solange Maribe, Représentante de shesaid.so France et de son annuaire Majeur·e·s.
Hélène Marquié, Professeure à l’Université de Paris 8, spécialiste de la danse et des études de genre
Camille Mathon, Directrice Artistique de LA PETITE
Pascale Obolo, Artiste plasticienne, directrice de publication de la revue d’art contemporain AFRIKADAA
Sandy Ouvrier, Directrice du Conservatoire national supérieur d’art dramatique
Catherine Piffaretti, Comédienne, co référente du tunnel de la comédienne de 50 ans
Jihane Robin, Responsable communication de Présence Compositrices
Corinne Sadki, Responsable des affaires européennes et de l’égalité entre les femmes et les hommes au Centre National de la Musique (CNM)
Marianne Théry, Directrice et fondatrice des Éditions Textuel
Isabelle Thirion, Directrice Développement social et adhérents individuels chez Audiens

COACHS ET INTERVENANTES

Emmanuelle Chateau, Coach, facilitatrice et formatrice
Brigitte Grésy, Intervenante – Haute fonctionnaire, ancienne présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes,
Agnès Saal, Intervenante – Haute fonctionnaire à la Diversité, à l’égalité et à la prévention des discriminations au Ministère de la Culture
Fabienne Silvestre, Coach – Co-fondatrice et Directrice du Lab Femmes de cinéma

OBSERVATRICES

Florence Abbadie, Observatrice – renfort du Lab
Camille Chaussat, Observatrice – Chargée de mission Diversité, Egalité au Ministère de la Culture
Emma Deslances, Observatrice – Chargée de mission Diversité, Egalité au Ministère de la Culture
Aurélie Lamachère, Photographe
Isabelle Menival, Observatrice – Conseillère en charge de la transition écologique, des politiques d’inclusion et d’égalité Cabinet de la Ministre de la Culture
Lise Perottet, Coordinatrice du Lab Femmes de Cinéma et rédactrice du compte-rendu

 

 

 

©Aurélie Lamachère

Ce compte-rendu est une restitution des échanges entre les participantes. Le Ministère de la Culture soutient le Lab, mais ce compte-rendu ne reflète pas ses positions ni ne l’engage.

CONTEXTE DE L’ATELIER

 

Cet atelier du Lab Femmes de Cinéma organisé en partenariat avec Le Ministère de la Culture avait pour thème : « La place des femmes dans les secteurs de la culture : diagnostic et solutions ».

L’objectif de cet atelier était de regrouper des femmes du secteur de la culture de sorte à les faire travailler collectivement sur des idées d’actions pour transformer durablement le secteur et le rendre plus inclusif. Le Ministère a rappelé que les idées évoquées dans le cadre de cet atelier pourraient être une source d’inspiration pour la prochaine feuille de route égalité du Ministère de la Culture.

 

©Aurélie Lamachère

ÉTAT DES LIEUX

Pour commencer l’atelier, il était important de comprendre qui sont les participantes et d’où elles parlent. Chacune a ainsi dû dire dans quel secteur de la culture elle évolue, quel est son engagement sur le sujet, si elle en a un, et si elle souhaite partager une remarque, un coup de gueule, un commentaire sur cette thématique. Nous constatons que si les participantes évoluent dans des secteurs et des métiers différents, au sein même des industries culturelles, les problématiques rencontrées sont, elles, communes. Plusieurs thématiques sont ressorties de ce premier tour de table (une lassitude mais une nécessité de parler de ces sujets, l’importance d’aborder la question avec un prisme intersectionnel, un problème de manque de mixité structurel qui se voit notamment au moment des recrutements…)

Agnès Saal a présenté un état des lieux de la parité dans la culture et Brigitte Grésy a fait un rapide rappel des mécanismes du sexisme dans la société toute entière.

Retrouvez l’état des lieux complet dans le compte rendu détaillé.

©Aurélie Lamachère

©Aurélie Lamachère

 

“WORLD CAFÉ”
QUELLES ACTIONS INTER-SECTORIELLES COMMUNES IMAGINER POUR PLUS DE PARITÉ DANS LA CULTURE ?QUELLES STRATÉGIES POUR AVANCER SUR LES IDÉES CLÉS ?

Nous sommes ensuite passés à la partie collaborative de l’atelier, au cours de laquelle les participantes, en petits groupes, ont réfléchi à la question « Quelles actions inter-sectorielles communes imaginer pour plus de parité dans la culture ? ». Une représentante de chaque groupe est venue présenter les idées d’actions imaginées. Une fois toutes les idées proposées, les participantes ont dû voter sur 2 mesures qui leur semblaient les plus prioritaires. Les quatre thématiques qui ont eu le plus de votes sont :

  • Sensibiliser sur les inégalités du secteur et visibiliser les femmes artistes au travers d’une campagne nationale de sensibilisation
  • Infiltrer les systèmes éducatifs pour travailler sur ces questions d’inclusion dès le plus jeune âge ; 
  • Mettre en place des mesures pour aider et soutenir durablement les professionnel.le.s ayant des enfants
  • Imposer une transparence des salaires pour permettre plus d’égalité salariale de fait. 

D’autres solutions ont été proposées, vous pouvez les lire dans le compte rendu de l’atelier. 

Dans un second temps, les participantes ont dû réfléchir à la manière de mettre en place ces 4 actions concrètement. Retrouvez le détail des solutions proposées et des manières de les mettre en oeuvre dans le compte-rendu détaillé

 

©Aurélie Lamachère

 

CONCLUSION

Nous gardons en tête les quatre thématiques phares sur lesquelles les institutions publiques et les associations doivent travailler en priorité pour promouvoir la mixité à grande échelle, à savoir les thématiques de parentalité, de transparence des salaires, d’éducation et de sensibilisation / visibilisation.

Pour ce qui est des politiques étatiques et notamment au niveau du Ministère de la Culture, nous retenons : 

1) L’importance de lier l’octroi de financements publics à des mesures positives visant à permettre une réelle inclusion dans le secteur : le système de bonification est un bon schéma, mais la lenteur de l’évolution des chiffres montrent que ce système ne suffit pas et qu’il faut aller plus loin ;

2) La nécessité de travailler de manière intersectionnelle : pour permettre une réelle inclusion, il faut lutter contre tous les obstacles qui empêchent une importante partie de la population française d’accéder à des emplois et à des financements. Qu’il s’agisse de discriminations sur l’origine ethno-raciale, l’identité de genre, l’orientation sexuelle, l’âge, la situation de handicap, la vulnérabilité, le territoire… les discriminations mettent en cause l’unité même de la société. Il est donc nécessaire et impératif de travailler sur ces thématiques en gardant toujours en tête cette dimension intersectionnelle. 

L’atelier se termine sur l’affirmation que les idées émises dans le cadre de cet atelier auront une influence sur les réflexions du Ministère et sur un désir partagé de renouveler en début d’année prochaine une telle rencontre pour aller plus loin. 

©Aurélie Lamachère

 

CITATIONS PÉPITES

 

« Le monde de l’art est un monde d’entre soi et majoritairement unicolore. »

« Que l’on soit conductrice de poids lourds ou que l’on soit artiste, les problématiques liées à la parentalité et à la garde d’enfant sont les mêmes » 

« En tant que cheffe d’entreprise dans la tech, je ne reçois que des CV de garçons… Je pense qu’il faut agir au plus tôt, et cela va prendre au moins une génération pour que l’on encourage et soutienne les filles à candidater dans des secteurs encore largement dominés par les hommes » 

«  Dans nos secteurs, on fait face à un manque criant de diversité » 

« Ma façon de m’engager, est que je n’écris que des rôles de femmes, pour donner à des actrices des rôles intéressants mais aussi pour que les petits garçons et les petites filles puissent se projeter dans ces rôles. Qu’ils et elles ne se sentent pas nié.e.s. » 

« Il faut démystifier la figure du génie masculin, blanc et bourgeois, qui, dans l’imaginaire collectif, n’a besoin de rien d’autre que son génie pour réussir. »

« Tout le monde n’a pas vocation à devenir directrice, ou cheffe de son entreprise. Il faut valoriser l’ensemble des métiers de la culture et revaloriser les postes majoritairement occupés par des femmes, comme la médiation culturelle par exemple » 

« On a bien des contrôles fiscaux, on pourrait avoir des contrôles de parité / de mixité en entreprise » 

« Il faut passer au stade de l’injonction, au delà de la seule incitation »   

Découvrez toutes les citations pépites dans le compte-rendu détaillé.  

©Aurélie Lamachère

*Pour mémoire : règles de confidentialité et de publication du Lab :

Nous utilisons la règle dite de Chatham House, du nom d’un célèbre think tank britannique.

Cette règle est utilisée pour réglementer la confidentialité des informations échangées lors d’une réunion : quand une réunion se déroule sous cette règle, les participants sont libres d’utiliser les informations collectées à cette occasion, mais ils ne doivent révéler ni l’identité, ni l’affiliation des personnes à l’origine de ces informations. Cela permet une plus grande liberté de parole et des prises de positions plus fortes.

La liste des participants aux ateliers est en revanche publique, dans le but d’indiquer la diversité et la qualité des personnes présentes et donner de la valeur aux idées émises.