Claude Duty a réalisé depuis 1974, à un rythme soutenu, de nombreux courts métrages, dans tous les genres cinématographiques (fiction, animation, documentaire, expérimental).

Son attachement et sa connaissance de ce format l’ont conduit à travailler au sein des Programmes Courts de Canal+. Par ailleurs, il anime plusieurs débats et tables rondes en particulier au Festival du court métrage de Clermont Ferrand (où 11 de ses courts métrages ont été selectionnés), au festival Off Courts de Trouville (où il est membre du jury à vie !?) et aux Arcs Film Festival (dont il est le président).

En 2002, Claude Duty réalise et obtient un succès public avec son premier long métrage Filles perdues cheveux gras (nommé deux fois aux César) suivi de peu d’un deuxième Bienvenue au gîte. Son troisième long métrage Chez nous c’est trois ! est sorti en 2013. Il vient de signer son 30ème court métrage : Le soir au fond des bois.

1 – Ton confinement : il a lieu où et tu l’envisages/le vis comment?

Je suis tout simplement dans mon appartement au cœur de Rouen où je domine la ville ce qui me donne un sentiment de liberté très appréciable quand on est confiné !

2 – Comment tu as connu le Lab et ce que tu y as vécu, ce que tu en penses

Je l’ai vu naître aux Arcs Film Festival que j’ai la chance de présider ! Je pense que c’est vraiment un lieu de réflexions et de recherches indispensable aujourd’hui… mais voir aussi ma réponse à la question 4 !

3 – Cite un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui t’ont marqué et que tu as envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots

Plus que des films, des itinéraires injustement méconnus :

Le secret du Chevalier d’Éon (1959) de Jacqueline Audry. La première fois où j’ai réalisé qu’une femme pouvait faire des films. Jusqu’ici, je n’avais en effet jamais lu le nom d’une réalisatrice au générique d’un film ! On doit aussi à Jacqueline Aubry Olivia (1950) l’un de mes films culte.

Agnès Varda quant à elle, malgré toute la grande admiration que je lui porte, a beaucoup servi (malgré elle) d’alibi au « sexisme » des réalisateurs et divers observateurs de la nouvelle vague qui l’ont beaucoup utilisée comme « arbre » cachant la foret des jeunes pousses féminines qui croissaient avec talent et obstination dans son ombre… ce qui m’a toujours profondément énervé. Mais vu le contexte on ne peut le lui reprocher. Et je dois avouer que la bouleversante séquence où Corinne Marchand chante « Sans toi »i dans Cléo de 5 à 7 reste l’un des grands moments de ma cinéphilie.

La merveilleuse Christine Pascale à la carrière fulgurante, m’a fait découvrir en 1983 l’existence d’Alice Guy qu’elle interprétait dans le télé film Elle voulait faire du Cinéma de Caroline Huppert (encore une réalisatrice méconnue) !

Yannick Bellon à la filmographie trop discrète.

Tous les longs métrages d’animation de Walt Disney où se cache le merveilleux talent de Mary Blair.

Et puisque l’on parle d’animation :
Le prince Ahmed (1926) de Lotte Reiniger
Le mariage du Hibou (1974) de Caroline Leaf
Hammam (1991) de Florence Miailhe
Trois grandes créatrices d’animation à qui le cinéma doit beaucoup !
Seul regret : aucune femme signant des comédies qui sont à mon goût…

4 – un adjectif pour qualifier ton féminisme :

Apres tous ces débats, brainstormings, confrontations et (souvent) affrontements je m’interroge ? Donc je réponds : incertain et flou !

5 – C’est quoi cette photo ?

A quoi je ressemble quand je suis confiné!

Et le site de Claude, à consommer sans modération : http://www.claudeduty.com