Caroline a réalisé de nombreux courts-métrages remarqués en festival, dont L’Etoile de mer sélectionné en 2006 à la Quinzaine des réalisateurs, Le feu, le sang, les étoiles sélectionné au Festival de Locarno et Grand Prix du festival de Bilbao, et Les Enfants de la Nuit, Léopard d’Argent au Festival du Film de Locarno, sorti en salles en 2012.

Elle a également été pensionnaire à la villa Médicis, décor de son premier long-métrage, L’indomptée. Elle prépare actuellement son second long-métrage, Les Immortelles.

Caroline Deruas a également collaboré avec de nombreux cinéastes tels que Valéria Bruni-Tedeschi, Yann Gonzalez, Romain Goupil et Philippe Garrel dont elle a co-écrit Un été brûlant, La jalousie, L’ombre des femmes et L’amant d’un jour.

Dernièrement elle est aussi à l’initiative du collectif La Société du Spectral qui a proposé une première exposition à la Galerie Cinéma Anne-Dominique Toussaint. Ses collages y étaient exposés en compagnie des travaux plastiques de Bertrand Mandico, Marie, Losier, Yann Gonzalez et Alain José Garcia Vergara.

1 – Ton confinement : il a lieu où et tu l’envisages/le vis comment?

Je suis chez ma belle soeur à Chamarande, presque à la campagne. Je suis avec ma fille de vingt ans, je n’aurais pas pu imaginer être loin d’elle. Nous avons la chance de pouvoir marcher en forêt. Je suis surtout inquiète pour ma mère qui est dans le sud. J’ai hâte que ces quinze jours d’inquiétude soient passés…

Sinon ce confinement est pour moi l’occasion de reprendre mon scénario Les immortelles, mon prochain film dans lequel jouera ma fille. Et je vais en profiter ensuite pour me lancer sur un autre projet. C’est aussi le moment pour pouvoir lire et lire encore, et voir ou revoir mille et un films…

2 – Comment tu as connu le Lab et ce que tu y as vécu, ce que tu en penses

J’ai connu le Lab au festival des Arcs, j’avais participé à un Think tank.
J’ai retrouvé l’équipe au festival de Cannes, et nous avons échangé avec des lycéens du Lycée Bristol qui se trouve être le Lycée de mon adolescence.
Chacune de ses réunions a été le moyen d’échanger sur notre féminisme, de repenser aussi à comment le rendre actif.

3 – Cite un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui t’ont marqué·e et que tu as envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots

VERS UN DESTIN INSOLITE SUR LES FLOTS BLEUS D’ÉTÉ de LINA WERTMULLER
Un film d’une excessivité jouissive. Mariangela Melato et GianCarlo Giannini.
Un film où règne le bleu méditerranéen, où l’amour rend fou et esclave.

MESHES OF THE AFTERNOON de MAYA DEREN
Maya Deren est une reine, la reine du cinéma surréaliste. C’est un doux flottement dans les airs, c’est la grâce même.
Maya Deren rêve pour nous.

LA PEAU de LILIANA CAVANI
L’adaptation du chef d’oeuvre de Malaparte. Une adaptation à la hauteur du chef d’oeuvre. C’était de l’ordre de l’impossible, Cavani a relevé le défi. C’est une plongée dans le Naples libéré par les américains. C’est un film ample, grandiose et décadent. Un film qui n’a peur de rien.

NEWS FROM HOME de CHANTAL AKERMAN
C’est un film journal. Un film voix off comme je les aime. C’est ce lien mère-fille qui se déploie et se vit dans les films de Chantal Akerman.
Ça me bouleverse. C’est très intime.

CASSANDRO THE EXOTICO de MARIE LOSIER
C’est une explosion d’amour pour son personnage. Un feu d’artifice. Couleurs et joie. Montage broderie.
C’est un bonbon qui pétille.

CLÉO DE 5 À 7
C’est pour moi un film modèle, un film parfait, une leçon de cinéma et de simplicité.
Je ne m’en lasserai jamais, et peux me repasser en boucle la scène de la chanson Sans toi. J’aime tant son l’élan lyrique.

Et encore :
UN ANGE À MA TABLE de JANE CAMPION
THE CONNECTION de SHIRLEY CLARKE
SAINT-CYR de PATRICIA MAZUY

4 – un adjectif pour qualifier ton féminisme

De plus en plus explosif

NDLR : Le film de Caroline, L’Indomptée, est disponible jusqu’à ce soir sur Arte replay et le Lab vous le recommande vivement !