Notre invitée du jour est Calypso Valois 🔥

Autrice, compositrice, interprète et comédienne, Calypso est une artiste passionnée d’art sous toutes ses formes.

Après des cours de théâtre à Paris, elle commence rapidement à travailler avec des réalisateurs de renom comme Olivier Assayas – avec qui elle a collaboré sur deux films, « Après Mai » et « Personal Shopper », Catherine Corsini « La Belle Saison », Michel Gondry « L’Ecume des Jours » ou encore Isabelle Czajka « La Vie Domestique »

Parallèlement à son activité de comédienne, Calypso Valois développe une carrière musicale. Au début des années 2010 elle apparaît en duo avec Etienne Daho sur le morceau Amoureux Solitaires et sort plusieurs EP avec son groupe d’alors baptisé « Cinema ».

Après plusieurs singles remarqués, Calypso Valois avance désormais en solo. Elle sort fin 2017 son premier album « Cannibale » avec lequel elle impose sa pop orchestrale farouchement francophone, poétique et narrative.

Le cinéma n’est jamais très loin, pour ses clips elle collabore avec ses réalisateurs fétiches, Christophe Honoré et Bertrand Mandico, ainsi qu’avec le photographe Marcel Hartmann.

En 2019, on retrouve Calypso Valois à l’affiche du nouveau film du britannique Ralph Fiennes « Noureev », drame biographique sur la vie du danseur et chorégraphe russe. Elle y interprète le rôle de Claire Motte, danseuse étoile de l’Opera de Paris dans les années 60.

Cette même année on a pu également la voir incarner Lydia Bazooka dans la série Canal + « Vernon Subutex », adaptation du best-seller éponyme de Virginie Despentes, réalisé par Cathy Verney, aux côtés de Romain Duris et Céline Salette.

1 – Ton confinement : il a lieu où et tu l’envisages / le vis comment ?

Je suis confinée chez moi à Paris. Je suis évidemment stressée par la situation globale et oppressée par l’enfermement mais j’ai conscience que de nombreuses personnes sont dans des situations bien pires donc je relativise. Etant de nature assez solitaire je vis plutôt bien le quotidien mais je ne trouve pas que cette période soit propice à la création, elle n’est pas inspirante, on a besoin de mouvement, de projection, d’excitation, des autres.

2 – Comment tu as connu le Lab ? et ce que tu y as vécu, ce que tu en penses.

Je l’ai connu par le biais de Fabienne Silvestre. Ce type d’initiatives me semble important afin de promouvoir le travail des femmes dans le cinéma et en particulier des réalisatrices.

3 – Cite un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui t’ont marquée et que tu as envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots.

Trouble Every Day de Claire Denis. Un des plus grands chocs cinématographiques que j’ai reçu. Visuellement, psychologiquement, psychiquement. Un film d’amour d’horreur. Il m’a marqué et me marque encore. Pour rappel mon dernier album s’appelle Cannibale.
La Leçon de Piano de Jane Campion. Dur de trouver les mots, tout est dans le film, l’Emotion. Même si je préfère la traduction littérale de son titre original : « Le Piano ».
Aux Frontières de l’Aube de Kathryn Bigelow. Ayant un petit (gros) faible pour les films de vampires, je peux facilement être déçue. Sensuel et magnétique (la B.O. de Tangerine Dream n’y est probablement pas pour rien), malaisant et pourtant étonnamment pur, ce film est une belle étrangeté.
Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda. J’ai beaucoup de tendresse pour ce film. Il s’en dégage une bienveillance, une douceur, une poésie, et ce malgré la dureté du sujet abordé. Aussi il parvient à capturer une chose si ténue : La rencontre, et comment, grace à elle, la vie soudain nous apparait différemment. J’ai souvent en tête cette phrase de Varda : « Une jeune femme en danger de mort rencontre un jeune homme en danger de mort. »
Fish Tank d’Andrea Arnold. A voir, si possible, en étant vierge de toute information ou impression à son sujet.
Outrage d’Ida Lupino. Déjà quel exploit de réussir à s’imposer en tant que femme réalisatrice dans l’Hollywood machiste d’après guerre, mais en plus elle parvient à réaliser en 1950 un film qui traite du viol, du traumatisme qui en découle et des différents visages de la prédation.
American Psycho de Marry Harron. Péché mignon
– Bonus: Serpentine Dance by Mme Bob Walter d’Alice Guy

4 – un adjectif pour qualifier ton féminisme.

Intrinsèque