Programmes destinés à encourager les femmes à embrasser la carrière de réalisatrice ou à développer leurs projets de longs-métrages

Dans les politiques d’encouragement, nous observons d’une part des pays qui cherchent à inciter les jeunes femmes à intégrer les écoles de cinéma et en particulier les filières de réalisation.

Il n’y a pas de politiques effectives à ce sujet. La Norvège apparaît comme le pays le plus préoccupé par la question. L’institut du film norvégien considère que l’égalité des sexes doit être pensée dès les premières étapes de la vie d’un cinéaste et tente d’assurer un recrutement précoce des filles et garçons talentueux dans les filières formant les futurs professionnels du cinéma. Il y a une réelle volonté d’inciter les femmes à se lancer dans la carrière de réalisatrice.

Parmi les politiques d’encouragement, nous recensons surtout les programmes de mentoring, de coaching, de formation, de réseautage qui ont pour objectif d’accompagner les femmes réalisatrices dans leurs projets. Ce sont, pour la plupart, des initiatives non-gouvernementales.

Nous trouvons par exemple le programme suédois de mentoring « Moviement », visant à encadrer les réalisatrices dans le démarrage de leur carrière, qui a été défini en 2012.

En Belgique et en France, un projet de coaching/mentoring a été instauré à l’initiative de la productrice Diana Elbaum afin d’accélérer le développement de films réalisés par des femmes. Il s’agit du Boost Camp, dont l’objectif est d’accompagner les réalisatrices dans l’écriture, la réalisation et la production de leurs projets de longs-métrages. Il se déroule sur trois semaines dans l’année.

En Autriche, l’Austrian Film Institute est à l’origine de l’initiative ProPro (Producers’ Programme for Women), un programme de mentoring destiné aux productrices et visant à renforcer les femmes dans l’industrie du film. Il a lieu une fois tous les deux ans. Cet atelier d’une semaine est destiné à aider les femmes à développer leur projet, par le biais d’une résidence atelier et d’un coaching individuel. Bien que cette mesure ne concerne pas les réalisatrices, elle alimente la sensibilisation à la position de la femme dans l’industrie cinématographique, et peut donc avoir un impact plus global.

L’Irlande a de nombreux programmes de mentoring de son côté. Nous y trouvons l’association Screen Training Ireland, rattachée à l’Irish Film Board, qui a lancé une série d’initiatives vouées à accompagner les femmes dans le développement d’une carrière épanouissante. Par exemple, en 2016, une réalisatrice et une scénariste ont reçu spécifiquement un financement pour participer au programme de mentoring Guiding Lights. De même, l’IFB en partenariat avec l’agence Enterprise Ireland a souhaité développer des centres d’incubation pour les talents créatifs féminins afin de rediriger, par la suite, ces talents vers les opportunités que l’agence propose. Enfin, en 2017, l’IFB a lancé un nouveau programme de production à petit budget destiné exclusivement aux réalisatrices émergentes : après des ateliers sur mesure, du mentoring et de la formation, les talents ont l’opportunité de solliciter un soutien pour produire un long-métrage avec un budget pouvant atteindre 400 000 euros, entièrement financé par l’IFB.

En termes de programme de réseautage, nous pouvons mentionner le programme de formation de stagiaires, en Norvège, qui prévoit de renforcer les réseaux professionnels des jeunes femmes.

En France, l’association « le Deuxième Regard » et le Lab « Femmes de Cinéma » se positionnent également sur ce créneau du réseautage et de la recherche d’idées pour faire bouger les lignes.