Dans les postes de pouvoir, dans les comités de sélection ou de financement, représentation égale des hommes et des femmes

Concernant les questions de parité, nous observons que plusieurs pays se sont emparés de la question.

Certains objectifs de parité sont obligatoires. C’est par exemple le cas de l’Espagne où l’article 40 de la Ley del Ciné (du 28 décembre 2007) prévoit la parité de représentation des sexes au sein des comités mêmes : tous les comités de financement de l’ICAA présentent 50% de femmes et 50% d’hommes.

En Pologne, le Polish Film Institute a changé les règles du système d’expertise en 2017. Désormais, au moins 35% des experts doivent être des femmes et au moins une personne parmi les commissions d’experts (composées généralement de trois membres). Quand nous avons contacté le PFI, nous avons appris que sur les 87 experts, il y avait 34 femmes, soit une représentation de 39%.

Dans d’autre pays, nous notons une volonté d’atteindre des objectifs de parité.

Depuis 2017, le nouveau comité de décision de l’Austrian Film Institue a déclaré qu’il souhaitait atteindre l’objectif de parité dans tous ses départements. Cette décision poursuit une politique sur le genre qui existait déjà en Autriche. En effet, nous avions déjà noté l’année dernière que le pays se reconnaissait dans une logique de « Gender budgeting » c’est-à-dire l’intégration d’une perspective genrée au moment de prendre une décision par rapport à un processus budgétaire dans le but de promouvoir l’égalité des sexes. Dans le cinéma, il s’agit de prendre en compte le genre au moment de former une commission et de déployer un système d’aides à la réalisation ou la production. Cette politique n’est cependant pas spécifique au niveau du cinéma puisque depuis 2009, elle est appliquée dans une multitude de secteurs à commencer par la gestion des budgets de l’Assemblée fédérale.

En Allemagne, le German Federal Film Funding Act, édicté le 1 janvier 2017, a ainsi intégré un paragraphe requérant l’égalité des sexes dans les différents corps du Federal Filmboard « Les femmes devraient être dûment prises en considération lors de la nomination des membres des comités ». Cependant, cette « prise en compte » n’est pas soutenue par des objectifs chiffrés obligatoires. Ainsi, il ne s’agit pas de politiques régulatrices mais plutôt de politiques incitatives de long-terme.

De même, comme nous avons pu le noter l’année dernière, l’association allemande ProQuote Regie. éxige qu’au moins 30% des cadres dans les médias (pas seulement le cinéma) soient des femmes.

En France, le CNC tente de s’assurer de la parité de ses comités de sélection et dans les écoles de cinéma. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la loi sur la parité du 4 août 2014 et du décret n° 2015-354 du 27 mars 2015 relatif à l’égal accès des femmes et des hommes aux commissions et instances consultatives ou délibératives placées auprès du Premier ministre, des ministres ou de la Banque de France, qui impose une règle de parité pour la désignation des membres des commissions administratives. Si la commission de classification des œuvres cinématographiques est la seule commission du CNC directement concernée par le décret, aujourd’hui, un certain nombre de commissions du CNC nommées par arrêté sur décision de la présidence du CNC et qui ne sont donc pas soumises au décret du 27 mars 2015, réalisent une stricte égalité entre les sexes.

La commission de l’avance sur recettes est également paritaire, et de nombreuses femmes travaillent à des postes clés. Sont présidées ou dirigées par des femmes : la commission de l’avance sur recettes, France 2 Cinéma, France 3 Cinéma, la Fémis…

En Norvège, une politique de parité s’ajoute à la politique de quotas. L’Institut souhaite en effet développer un grand nombre de modèles féminins parmi ses dirigeants et conférenciers afin de stimuler le recrutement des femmes.

En Belgique, il n’y a pas de politique spécifique mais les commissions du fonds audiovisuel de Flandres sont paritaires. Nous trouvons la même situation en Suisse. En 2013 et 2014, le pourcentage de femmes siégeant dans les commissions chargées d’expertiser les projets fluctue entre 32% dans la commission zurichoise et 60% dans la commission « fiction » de l’OFC. En moyenne, les femmes occupent 48% des sièges : les commissions sont donc composées de manière quasi paritaire.