Maud Wyler, comédienne de 37 ans formée au Conservatoire National, est apparue récemment au cinéma dans Perdrix d’Erwan Le Duc et Alice et le Maire de Nicolas Pariser. Elle a travaillé notamment devant la caméra d’Amos Gitaï, Nobuhiro Suwa ou Nicolas Klotz. Au théâtre elle alterne entre Rostand, Moliere et des textes plus contemporains comme La Fin de l’homme Rouge de Svetlana Alexievitch.

Elle écrit actuellement son spectacle sur l’amour et la violence : Chris Brown/Je Crois que Je t’aime.

1 – Ton confinement : il a lieu où et tu l’envisages/le vis comment?

Mon confinement a lieu chez moi, un appartement à Fontenay sous Bois avec terrasse et le bois de Vincennes pas très loin. Je l’envisage en recto verso.
Recto, enfin du temps, je lis le 2e Sexe de Beauvoir (enfin entre deux ateliers pour petite fille énergique de bientôt 5 ans… ). Mais voilà un livre qui change la vie. Implacable.
Verso, un maximum de colère vis à vis du mépris des gouvernements capitalistes dans leur gestion de crise Covidienne, envers les personnes âgées, les soignants bien sûr mais aussi chaque personne vivant dans la précarité.

2 – Comment tu as connu le Lab et ce que tu y as vécu, ce que tu en penses

Le Lab je l’ai rencontré en 2 temps, d’abord au festival des Arcs, puis lors d’une rencontre dans un lycée professionnel cannois, pendant le festival. Rencontre pendant laquelle la pertinence, la liberté de ton et la force tranquille des lycéennes m’ont galvanisée comme jamais.

3 – Cite un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui t’ont marqué·e et que tu as envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots

Le dernier film à m’avoir fait pleurer : MATERNITÉ ÉTERNELLE. Un film comme un poème. De la réalisatrice Kinuyo Tanaka (qui était aussi comédienne pour Ozu), sorti en 1955 et inspiré de la vie d’une poétesse japonaise. Sublime. Des plans simplement vertigineux, une écriture ciselée, une âpreté des sentiments, une complexité même des sentiments humains !!! Youpi! Simone eut aimé…

4 – un adjectif pour qualifier ton féminisme

Mon féminisme est multiple, ouvert sur l’altérité. Volontiers en questionnement sur lui-même. Mon féminisme interroge. Il rejoint ma façon de travailler, de se payer le luxe de chercher ensemble, sur un plateau au milieu des auteurs et du public. Je pense qu’on est jamais bon tout seul. Nos vraies qualités sont partagées. Mon féminisme prétend explorer cette pluralité et en supporter les différents angles. Alors oui, l’adjectif serait attentif.

5 – C’est quoi cette photo ?

Une photo selfie qui reprend mon état de confinée version verso.