Coralie Fargeat est réalisatrice. Après des études en sciences politiques, un passage à l’atelier scénario de la FEMIS et plusieurs courts métrages, elle réalise en 2017 son premier long métrage, REVENGE, un pur film de genre, remarqué et primé dans plusieurs Festivals dont Sundance, Toronto ou encore Sitges. Elle écrit actuellement son prochain long métrage, qui s’inscrira à nouveau dans le genre.

1 – Ton confinement : il a lieu où et tu l’envisages/le vis comment?

Chez moi à paris. Je respecte le confinement de manière très stricte, car c’est la moindre des choses pour essayer de protéger ceux qui eux, sont obligés de sortir de chez eux pour aller travailler (soignant.es, caissier.ères, éboueurs, livreurs etc…) et nous permettre de continuer à accéder aux services essentiels.

J’ai la chance que ça ne bouleverse pas beaucoup mes habitudes de travail étant donné que je suis actuellement dans une période d’écriture. Mais au début il y a eu une vraie période de sidération où j’ai été incapable de me concentrer ni d’écrire la moindre ligne…après une dizaine de jours j’ai commencé à pouvoir me remettre à fonctionner et à retrouver un certain rythme de travail. Mais le rythme est malgré tout très différent, car il y a une anxiété et une incertitude sous-jacentes qui viennent aspirer beaucoup d’énergie sans qu’on s’en aperçoive je pense.

2 – Comment tu as connu le Lab et ce que tu y as vécu, ce que tu en penses

J’ai connu le Lab aux festival des Arcs, où j’ai été invitée à participer à un atelier de réflexion sur comment améliorer la parité dans le cinéma. Des échanges en petits groupes où chacun donnait ses idées, où l’on échangeait, un vrai mini think tank. Je suis persuadée que plus ce genre d’initiatives se multiplieront à tous les niveaux (petits groupes, institutionnels, associations), plus les mentalités et les pratiques pourront véritablement évoluer.

3 – Cite un ou plusieurs films réalisés par des femmes qui t’ont marqué·e et que tu as envie de faire découvrir. Dire pourquoi en quelques mots

Dernièrement sans hésiter Papicha (Papicha – le film)! Le premier long métrage de Mounia Meddour. Un film qui m’a mis une claque par la force de son propos et de sa réalisation. J’ai pleuré deux fois pendant le film, ça ne m’était pas arrivée depuis longtemps au cinéma… )

4 – un adjectif pour qualifier ton féminisme

Engagé. J’essaye à mon niveau de participer aux réflexions, débats, prises de conscience. Ce sont parfois simplement de petites choses (dans le collectif de réalisateurs et réalisatrices dont je fais partie La Squadra, c’est par exemple être attentive à essayer de maintenir une parité quand nous réfléchissons aux invités que nous faisons venir). Je pense que le féminisme ça se joue autant à un niveau micro que macro. Petits groupes et grandes institutions. Je pense que nous avons tous un rôle à jouer, chacun à son niveau pour bâtir le nouvel édifice dont nous avons besoin.

Et voici ma photo de confinée!