Participant.e.s

Isabelle Bougeois, Associate Creative Sync à Extreme Music

Marion Canneval, Scénariste et comédienne, 1000 Visages

Clara Delbergue, Digital Marketing Manager et cheffe de projet à Because Music

Esther Dugowson, International Senior Sync Manager à Because Music

Cécile Faucher, Film & TV Sync Manager à Sony Music Publishing France

Floret Léonie, Compositrice 

Louis Hallonet, Directeur Adjoint en charge du Soutien aux Projets Artistiques et de l’International au Centre National de la Musique (CNM)

Clementine Harland, Cheffe de projet Cinéma et Musique à l’Image – Action Culturelle chez la Sacem

Julie Ihler, Éditorial et Marketing Partnerships Manager Associate à Believe 

Audrey Ismael, Compositrice à TI PIMENT

Dougal Kemp, Compositeur à l’Image, arrangeur-orchestrateur

Ronan Maillard, Compositeur, orchestrateur – cinéma, TV, Pub, théâtre, chanson 

Alexandre Mahout, Head of Development et Repertoire chez la Sacem

Bertille Miraillé, Scénariste et comédienne, 1000 Visages

Laëtitia Pansanel-Garric, Compositrice de musique de film 

Laura Pertuy, Journaliste chez Trois Couleur, Co-Secrétaire Générale du Collectif 5050

Marie Roche, Créatrice et Music Synch agent chez Synch Stories

Caroline Rogard, Directrice de la communication chez Audiens

Paul Sabin, Compositeur

Cyprien Saccal, Réalisateur et scénariste, 1000 Visages

Andréa Sedes, Chargée de missions Cinéma, Audiovisuel et Musique à l’image à l’Action Culturelle chez la Sacem

Leslie Somé, Chargée Des Partenariats, 1000 Visages

Mehdi Tounsi, Scénariste 1000 Visages

Etienne Tricard, Music Supervisor à Rescue + Return Records et My Melody

Anne-Sophie Versnaeyen, Compositrice de musique à l’image

Caroline Wiesike, Consultante en communication chez la Sacem

 

Coach et facilitatrices

Fabienne Silvestre, Co-fondatrice du Lab Femmes de cinéma et des Arcs Film Festival, coach certifiée 

Emeline Marabelle, Responsable du Music Village aux Arcs Film Festival, créatrice et directrice créative de Bellemeute

Lise Perottet, Coordinatrice du Lab Femmes de cinéma

Observatrices

Joséphine Pund, Assistante aux relations institutionnelles aux Arcs Film Festival 

Maëva Benaiche, photographe 

 

CONTEXTE DE L’ATELIER

Cet atelier a eu lieu dans le cadre de la quatorzième édition des Arcs Film Festival. En partenariat avec le Music Village et la Sacem . Il s’inscrit dans une recherche globale de promouvoir davantage l’inclusion dans le secteur de la musique à l’image. En effet en 2021 déjà, nous avions organisé un atelier en intelligence collective sur le thème « La place des compositrices dans la musique de film ». C’est d’ailleurs l’une des solutions de cet atelier qui nous a incité à la création du premier Prix « Révélation de la Compositrice de Musique de Film » remis par Les Arcs Film Festival, le Lab Femmes de cinéma et la Sacem, le 12 décembre 2022. La lauréate de ce premier prix, Laetitia Pansanel-Garric était par ailleurs présente à cet atelier.

Pour approfondir l’atelier de l’année dernière, le thème a été élargi à l’ensemble des personnes sujettes à discrimination dans le domaine de la musique à l’image. L’objectif de cet atelier était donc de trouver des outils et des actions concrètes pour faciliter et améliorer l’intégration des talents au monde de la musique à l’image et du cinéma. En d’autres termes, comment faciliter l’intégration des talents issus d’horizons plus variés dans l’industrie cloisonnée de la musique à l’image ?

Notons toutefois en préambule que malgré le thème que nous avions souhaité donner à cet atelier, les échanges ont eu tendance à porter davantage sur les sujets de parité que sur ceux plus globaux de mixité.

 

ÉTAT DES LIEUX

Caroline Wiesike, consultante en communication à la Sacem a contextualisé cet atelier en dressant un état des lieux chiffré : en 2022, on ne compte que 11% de compositrices de musique à l’image et les femmes ne représentent que 16% des personnes ayant touché des droits d’auteur.ice.s à la Sacem. En 2022, seulement 15% des bénéficiaires des aides de la Sacem étaient des femmes, mais ce chiffre représente une nette amélioration comparativement à 2019 où elles ne représentaient que 3,5% des bénéficiaires de ces mêmes aides. Des actions sont mises en place pour promouvoir davantage de parité, notamment avec la création en 2020 de la Commission sur l’égalité femmes/hommes. Les chiffres progressent lentement, mais le sujet commence à être adressé politiquement.

Les professionnel.le.s ont ensuite évoqué, sur ces thématiques de parité et de mixité, ce qu’ils et elles ont pu concrètement observer dans le monde du travail. Voici les principaux constats qui sont ressortis de ces premiers échanges.

Retrouvez l’état des lieux dans le compte rendu détaillé.

LES ENJEUX DU MANQUE DE PARITÉ ET DE MIXITÉ 

Dans un premier temps, les participant.e.s ont dû réfléchir à l’inclusion de nouveaux talents dans le secteur de la musique à l’image, définir en quoi cette inclusion est particulièrement complexe et quelles problématiques sont liées à ce manque de parité et de mixité.

  • Un enseignement différentialiste,
  • Une méconnaissance des métiers de la musique à l’image,
  • La quasi absence de « role models » divers,
  • Un inégal accès aux formations selon le territoire,
  • Le coût de la formation,
  • La toute puissance des conservatoires,
  • Une difficile intégration au monde du travail,
  • Un manque de « présomption de compétence »
  • Les musiques manquantes

Retrouvez le détail des enjeux évoqués dans le compte rendu détaillé

QUELLES SOLUTIONS POUR FAIRE BOUGER LES LIGNES ?

Les participant.e.s ont ensuite proposé des moyens d’actions pour remédier à cette difficile intégration des jeunes talents d’horizons différents dans le monde de la musique à l’image.

  • Utiliser le vocabulaire adapté, 
  • Créer des « role models » dès le plus jeune âge,
  • Financer les formations des personnes plus précaires,
  • Généraliser le mentorat,
  • Générer des rencontres professionnelles,
  • Rendre les castings plus inclusifs,
  • Anonymiser les projets,
  • Créer des appels à projets dédiés aux jeunes talents,
  • Donner de la place médiatique aux jeunes talents,
  • Institutionnaliser des quotas,
  • Créer des bonus,
  • Donner des prix,
  • Aider les jeunes parents du secteur.

Retrouvez le détail des solutions proposées dans le compte rendu détaillé

CITATIONS PÉPITES

« Il faut des profils différents car il faut des musiques différentes, des émotions différentes »

« Les inégalités me choquent ! au delà de l’injustice mathématique, il y a des musiques manquantes »

« C’est dans ce genre d’atelier que j’ai commencé à me poser des questions, pas dans les conservatoires »

« Je n’ai jamais vraiment réfléchi à cette question, peut-être parce que je suis un homme, donc c’est bien d’en parler aujourd’hui. »

« Toute ma vie lorsque j’ai intégré des institutions culturelles assez élitistes, j’étais systématiquement la seule fille mais aussi la seule femme noire. »

« On a 600 membres de commission, et dans notre objectif de parité, il nous fallait trouver 300 femmes. Systématiquement, dès que l’on voulait remplacer des hommes, on nous proposait des hommes. »

« Cela m’est déjà arrivé de travailler avec une compositrice, toutefois, de toute ma carrière, je n’ai jamais jamais travaillé avec une ingénieure son. »

« Pendant longtemps, j’ai été discriminée pour mon genre mais je faisais comme si je ne le savais pas. »

« Les choses commencent à bouger au niveau de la parité, dans les classements type 100 personnalités de la musique qui comptent, on atteint presque la parité maintenant. Toutefois, on ne trouve encore presque que des personnes blanches. »

« Je suis une compositrice qui vient du milieu de la pop. On pourrait dire que je suis une outsider au carré, par le fait d’être une femme d’une part, et par mon parcours d’autre part »

« Il y a extrêmement peu de compositrices femmes. Et si on considère la mixité raciale, alors là, le manque de mixité est abyssal »

« Cela fait 2 ou 3 ans que l’on adresse ces sujets, maintenant il ne faut pas les lâcher ! Il faut les suivre constamment »

« Lorsque j’étais en étude de composition, j’avais uniquement des photos de compositeurs sur les murs de ma chambre. Ils étaient mes inspirations et mes « role models », je n’ai réalisé que beaucoup plus tard que je n’avais aucune compositrice comme modèle d’inspiration »

*Pour mémoire : règles de confidentialité et de publication du Lab :

Nous utilisons la règle dite de Chatham House, du nom d’un célèbre think tank britannique.

Cette règle est utilisée pour réglementer la confidentialité des informations échangées lors d’une réunion : quand une réunion se déroule sous cette règle, les participants sont libres d’utiliser les informations collectées à cette occasion, mais ils ne doivent révéler ni l’identité, ni l’affiliation des personnes à l’origine de ces informations. Cela permet une plus grande liberté de parole et des prises de positions plus fortes.

La liste des participants aux ateliers est en revanche publique, dans le but d’indiquer la diversité et la qualité des personnes présentes et donner de la valeur aux idées émises.